Nous sommes en 1942, c’est la guerre. Le Québec est dans une période d’ouverture au plan politique et le nouveau premier ministre, Adélard Godbout, précurseur de la Révolution tranquille, adopte plusieurs mesures progressistes.
Constatant la pénurie de musiciens d’expérience, le célèbre chef d’orchestre Wilfrid Pelletier décide de proposer la création d’un Conservatoire, appuyé en cela par des collègues convaincus. Grâce à leurs démarches insistantes, ainsi qu’à l’ouverture d’Adélard Godbout et de son équipe, naît la Loi instituant le Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec, dotant le Québec d’un établissement spécialisé, laïque et gratuit, dans un continent de langue anglaise et à une époque où le clergé avait acquis un pouvoir dans presque toutes les sphères de la vie publique. En effet, le Conservatoire allait prendre le relais des écoles de musique disséminées dans les couvents et les collèges, et servir de levier pour faire rayonner l’art et les artistes québécois, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.