J’ai fait la rencontre de Roméo et Juliette au cinéma. C’est le film de la fin des années 90 de Baz Luhrmann, que j’ai vu des dizaines et des dizaines de fois, qui a mis ce couple fou d’amour, leur bande et leur famille sur ma route. Je ne connaissais rien du théâtre et encore moins Shakespeare. Mais je jouais. Je mettais en scène. Je revisitais l’œuvre, déjà. Avec ma meilleure amie, nous étions Roméo et Juliette, nous étions Mercutio, Benvolio, nous étions tous les personnages qui faisaient retentir les cloches de Vérone. Quelques années plus tard, j’allais entrer dans une école de théâtre et en faire le cœur battant de ma vie. C’est un rêve de monter cette pièce. Dans un contexte où l’avenir est aussi incertain, faire naître l’idée même de l’amour, aussi impossible soit-il, m’émeut profondément. C’est même dire que mon rêve devient une nécessité. Dans la langue de Déraspe, qui a elle aussi eu l’audace de revisiter cette histoire mythique, une langue qui sait brûler, et qui sait se battre, nous nous lancerons. C’est un grand projet, oui. Mais j’ai envie du vertige, et de donner envie des grands vertiges.
Sincèrement.
- Marie-Ève Milot
Avec les finissant.e.s du Conservatoire
Wood-Alder Barthelmy, Karl Bobanovits, Agathe Champoux, Lora B.Choquette, Mathilde Côté Collard, Marguerite D'Amour, Benjamin Dana, Mathis Ducas, Yasmine Kessai et Marie Roussy.